Histoire des communes

Anecdotes : Tuffé

 

La légende de "la velue"

La Vallée de l’Huisne si calme a possédé, au Moyen-âge, sa bête fantastique, « la Velue ».

Un vieil historien raconte qu’un animal amphibie, une sorte de monstre, vivait sur les bords de l’Huisne, et portait la désolation dans les fermes, s’aventurant même, aux nuits noires d’hiver, jusque dans les rues de l’antique cité de La Ferté-Bernard que les fossés d’enceinte et les hautes fortifications étaient impuissants à protéger ; elle pouvait tuer hommes et bêtes. La nuit elle ravageait les bergeries dévorant tous les animaux qu’elle rencontrait. Elle avait été baptisée par les populations affolées du nom de « la Velue ».

Les cultivateurs la poursuivaient parfois en troupes nombreuses ; Pour échapper à leurs coups, la Velue se réfugiait dans les eaux de l’Huisne, allant de La Ferté-Bernard à Yvré-l’Evêque, en passant par Tuffé et les eaux de « la Chéronne » ; les malheureux n’y gagnaient guère, car l’entrée même de la Velue dans les eaux de l’Huisne provoquait une inondation immédiate qui ruinait les récoltes et mettait la disette et la faim dans toutes les habitations.

Elle dévorait de préférence les enfants et les jeunes filles, tout particulièrement la plus vertueuse et la plus belle du pays : « l’Agnelle ».

Un jour la Velue avait réussi à s’emparer d’une adorable « Agnelle » et allait la dévorer, mais le fiancé de la jeune fille n’écoutant que son courage s’arma d’une épée et doué d’une force extraordinaire réussit à pourfendre la queue de la Velue. C’était le seul point vulnérable de la bête. Elle creva sur place, c'est-à-dire au Pont d’Yvré-l’Evêque.

Pendant bien longtemps on célébra l’anniversaire de cette victoire inespérée dans toute la contrée de La Ferté-Bernard et de Connerré. Telle fût la croyance générale, mais peut-être n’en a-t-il jamais été ainsi, car fort mal en point, mutilée malade, notre Velue, attendit sans doute la nuit pour regagner les eaux de l’Huisne, pour remonter le cours sur près de six lieues pour gagner enfin la Chéronne, notre rivière de Tuffé où elle vint s’abriter.

Cette bête diabolique, cette Velue, vous la retrouverez dans le Jardin de l’Abbaye Notre-Dame de Tuffé, en terre cuite,(elle n’est plus sur le puits de Monsieur le Curé-doyen de Tuffé),et sur la Place du village en bronze.

Condamnation à mort

Le 1e septembre 1730 fut pendue et étranglée que les 2 à 3 heures après midy à une potence dressée pour cet effect dans le place public de ce bourg par l'exécuteur de la haute justice de la ville du Mans, une fille nommée Marie Le Roy, âgée d'environ vingt et un an, pour avoir détruit un enfant masle qu'elle avoit eu du fait d'un nommé Charles Royer, métayer des Chouseaux, paroisse de Tuffé, l'ayant jetté tout vivant, après l'avoir baptisé elle-même, dans une mare qui est dans le champ dit Trépigné sur notre fief et sur le bord du chemin qui conduit au Mans.

La sentence rendue contre ladite Marie Le Roy le 12 may de la présente année par le sieur Joubert de la Foucaudière, avocat au siège de la Ferté-Bernard, les sieurs Liger lieutenant de Bonnétable, et Beauvais procureur fiscal et avocat au siège de la Ferté-Bernard ses assesseurs, le sieur Normand notre bailly, rapporteur, fut confirmée en son entier par arrest du parlement de Paris du vingt-et-un aoust de la susdite année. Ladite sentence et ledit arrest portoient que le corps de Marie Le Roy seroit exposé aux fourches patibulaires de cette baronnie jusqu'à consomation. Mais ayant demandé aux juges qu'il fut inhumé, ils le lui accordèrent du consentement du P. prieur et de la communauté, ce qui fut exécuté le même jour sur les huict heures du soir, et porté dans le petit cimetière qui est à l'entrée de la grande rue.


Saisie : Jeannine COURCIER

Dernière modification : 8 Septembre 2009

 

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