Histoire des communes

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Gréez-sur-Roc

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Les communes furent crées par la révolution française, le 14 décembre 1789. Auparavant, le territoire français était divisé en paroisses, villes ou villages. Le terme de « commune », au sens de l’administration territoriale a été imposé par le décret de la Convention Nationale du 31 octobre 1793. A partir de là, la dénomination de ville, bourg ou village est supprimée et celle de commune leur est substituée. Le maire et les adjoints des communes étaient nommés par le Préfet. Les membres du conseil municipal sur proposition du maire sont nommés officiellement par le Préfet Les réunions de conseil ne pouvaient se tenir sans arrêté préfectoral ou autorisation du Sous-Préfet. C’est la loi municipale du 5 avril 1884 qui institue que le conseil municipal sera élu au suffrage direct…Il siègera à la mairie de la commune et sera présidé par le maire, désigné par ses conseillers.

Gréez est situé sur un promontoire à l'Est de la Sarthe aux confins de L'Eure et Loir et du Loir et Cher, enserré entre la vallée de la Braye et le ruisseau de Saint-Almire ; il est dominé par le plateau de la Croix-Champagne : plus boisé et plus aride. Malgré les difficultés de l'agriculture il reste un village agricole, bon nombre d'artisans et commerçants ayant disparus Les résidences secondaires ont pallié la désertification rurale.

Son histoire connue remonte à l'époque du néolithique, mise à jour lors de récentes fouilles, organisé par l'université de Rennes.

Des sources écrites nous sont parvenues depuis seulement 525. Epoque où Saint-Almire, arrivant d'un monastère d'Auvergne (Menat), s'installe dans la région où il se fixe comme but d'évangéliser cette partie du Maine. Sans perdre de temps Saint-Almire construisit un oratoire dédié à la Vierge et un monastère dans le Bas-Bourg ; plus tard l'église Saint-Pierre sur la colline. Saint-Almire mourut quelque trente ans après son arrivée à Gréez vers 557--560, un 11 septembre. Le monastère de Saint-Almire dura trois siècles mais les Normands ravagèrent le Nord -Ouest de la France et l’śuvre de Saint-Almire ne fut point épargnée.

Jusqu'à la Révolution, aucun fait extraordinaire n'est parvenu jusqu'à nous. La Chapelle Notre-Dame actuelle fut édifiée à la place de l'ancien oratoire vers le XVe XVIe siècle. L'église Saint-Pierre fut agrandie au XI et XIIème par la construction de la nef et plus tard par une tour carrée. Sous la révolution, les travaux d'entretien furent interrompus et le presbytère vendu comme bien national. Sous la terreur, le culte fut suspendu. Un habitant de Gréez nommé Boutroue, député à la convention, vota la mort de Louis XVI. En 1801 résonna à nouveau la cloche de Gréez suite à la proclamation du Consul ; dès lors l'église Saint-Almire fut réouverte.

1804 fut marquée par la rivalité de Gréez avec Melleray concernant des reliques: l'affaire de Saint-Antoine. Pendant les guerres napoléoniennes, rien ne sembla alarmer Gréez, qui voué à son labeur de la terre, ne s'intéressait guère à la vie politique.

Des changements importants se produisirent vers la moitié du XIXe siècle. 1830 création d'une école, accroissement de la natalité, changement de mentalité, l'esprit des gens se tournait plus vers les nouveautés du XIXe siècle: L’enseignement, la création de routes, etc... La vie économique se développait(saboteries), mais en 1849 une grave épidémie de choléra ravagea le pays. En 1870 les troupes Prussiennes passèrent et séjournèrent à Gréez : incidents notoires.

Après 1870, une école fut ouverte à la Croix-Champagne (le 21 juillet). Des réformes furent faites pour les écoles. Le 16 juin 1895 : ouverture d'un lavoir public au Bas-Bourg. En 1909 : début de la construction d'une gare qui sera fermée en 1935.

Guerre de 14-18: la population paiera un lourd tribut humain : le monument aux morts est là pour nous le rappeler. En 1936, la vie relativement calme à Gréez fut troublée par l'arrivée des réfugiés Espagnols. En 1939-44 nous avons revu les Allemands par deux fois en cantonnement (réquisitions) qui avaient été précédés du flot de réfugiés. Puis en 1944, les habitants se réjouissaient du passage des Alliés.

Depuis 1945, Gréez s'est dépeuplé énormément, subissant l'exode rural. Mais Gréez ne veut pas mourir, ce petit coin du Perche réagit et veut continuer à participer à l'histoire de notre beau pays : La FRANCE.

Etymologie de Gréez sur roc

Le nom de Gréez sur Roc ( grès sur roc ) paraît tout naturel quand on connaît la nature du sol ( grès ayant le sens de roche en vieux français )

L’étymologie latine du mot « Gressus » semble indiquer que le village prît le nom de la retraite d’Almire au bord du ruisseau (Saint évangélisateur du VIème Siècle).

Mais pourquoi ce pléonasme, Grès et Roc ?

Le nom de Gréez a une signification qu’il est utile d’analyser par rapport à l’étude de l’ancienne géographie de la Gaule. C’est un vieux mot qui est conservé de nos jours dans la langue allemande « grenze » et qui signifie frontière. En effet, si l’on en juge par sa localisation territoriale, Greez est situé près de Montmirail, aux confins du Maine et du Perche, et des diocèses du Mans et de Chartres.

Gres à la fin du XII°
Gresso au XIII° siècle
Gressu 1545
Gres près montmyrail 1557
Notre dame de Gres 1741
Grez 1790
Gréez-sur-Roc 1847

Avant 1850 seul, le terme de Gréez était employé dans les délibérations de conseils municipaux. Nous pouvons penser que l’appellation « Gréez sur Roc » s’est généralisée à partir de cette époque ; pour éviter les confusions avec Grès en Bouère, le Grez, Cré sur Loir lors de la distribution du courrier postal.

Au commencement il y eut l’époque néolithique

Voilà une dizaine d’années, nous n’avions des preuves concrètes de l’habitat de Gréez que seulement depuis 525, lorsque Saint-Almire est venu évangéliser la région, avec ses compagnons venus d’Auvergne, sans l’autorisation des autorités ecclésiastiques, ce qui fut à l’origine d’un beau scandale puisqu’à cause de cela une assemblée générale fut convoquée à Connerré. C’est donc ce qui nous permet de remonter à cette date si lointaine. Le Perche était certainement occupé par l’homme depuis bien plus longtemps mais aucune preuve tangible ne permettait de l’affirmer.

Mais depuis les années 1990 avec les recherches de Jean Jousse, à l’origine de la découverte du site néolithique des Grands Champs, dit de la Motte, nous étions en droit de penser que des populations migrantes ou sédentaires avaient séjourné dans notre région. L’Université de Rennes très intéressée par ce site archéologique, commença des fouilles en 2003, sous l’égide de M. Guyodo, le travail essentiel a été réalisé par l'Université de Nantes par le même professeur, monsieur Guyodo.

Les premiers résultats sont encourageants. Car la mise à jour et l’analyse d’éclats de pierre, silex, quartz, céramique permettent de dater le site de l’époque néolithique, soit environ 4500 ans avant Jésus Christ. Les fragments d’os, céramiques, pourraient appartenir à l’époque médiévale. Dès la première année de fouilles, sont mis à jour des trous de calage de poteaux qui creusés ou aménagés dans des blocs de grès peuvent faire penser à un habitat. Ces précieux témoignages sont arrivés jusqu’à nous grâce à la nature en grès très résistant du sol qui fait qu’ils n’ont pas été détériorés. Plusieurs emplacements de constructions ( au nombre de 5 en 2006, ) nous indiquent que nous sommes face à un véritable village néolithique, le premier qui soit si ancien et surtout le premier par le nombre d’habitations. Les constructions n’étaient pas orientées de la même façon et présentaient des aménagements différents …Cependant, de nombreuses questions restent en suspens (étaient-ce des maisons d’habitation ou des ateliers, quel était leur mode de vie ?…). Actuellement, en 2006, 75000 silex taillés et des fragments de céramique sont en cours d’analyse et de remontage, travail long et fastidieux …

Les céramiques témoignent de l’influence venant des populations du centre de la France (Chambon) et du Bassin Parisien (Cerny). Preuve que le Perche était déjà à la croisée des axes commerciaux, migratoires et au centre des échanges culturels.

Les fouilles qui vont se dérouler ces prochaines années nous réservent certainement des surprises.Un bémol : le périmètre conservatoire rend cette vaste zone inconstructible et porte un grave préjudice au développement de la Commune. L’ouverture d’un musée nous apportera, peut-être, une petite consolation touristique ?

De cette époque néolithique à l’arrivée de Saint-Almer en 525, nous ne connaissons rien de précis sur Gréez, si ce ne sont que des généralités sur cette période d’instabilité et d’invasions. Ces quelques siècles se sont perdus dans la nuit des temps. Cependant nous savons de façon certaine que les Romains passèrent dans la région puisque l’itinéraire d’une voie romaine est citée dans les travaux de Pesche, cette voie semble être celle qui servit plus tard au tracé médiéval de la voie dite « Chemin aux Bśufs » qui passe par Vaufargis.

Les Romains s’installaient de préférence dans des zones de forte concentration, ici à côté des Cénomans qu’ils ont côtoyés, bien plus qu’ils n’ont cherché à les combattre. Si les grands personnages Gaulois se sont vite sentis devenir Romains par l’habile politique des conquérants, le petit peuple des campagnes fut plus coriace parce qu’il avait beaucoup moins d’avantages à tirer de la situation. On ne mit peut-être pas le peuple gaulois en esclavage, mais on le laissa croupir pour qu’il en soit réduit à cette condition… La révolte des Bagaudes, paysans insurgés ou soldats déserteurs à la fin du 3ème siècle, coïnciderait avec une première invasion germanique.

Les Romains n’avaient plus la possibilité de contenir les barbares. Notre région a dû subir le passage des Huns, des Francs, des Wisigoths. Gallo-Romains et Germains cohabitèrent. Tous n’ont sans doute pas séjourné dans notre région du Perche ; difficile d’en avoir des preuves. Une statue supposée être celle de Clovis qui gagna une victoire au Mans en 510 se trouve dans l’église de Gréez, serait-elle un clin d’śil à cette période ? A cette époque si peuples et rois prennent plaisir à s’égorger, la vie monacale devient intense.

Nous voilà à l’époque où Saint-Almer est venu s’installer à Gréez en 525. Son histoire relatée par un religieux, l’abbé Vavasseur dont des extraits sont publiés dans les bulletins précédents, vient se substituer à celle de Gréez. De cette date à nos jours, un raccourci de l’histoire locale permettra de nous informer sur les dates et faits historiques de Greez, qui n’ont d’importance que celle que l’on veut bien leur accorder.

Source : Fondation Jean Jousse


Saisie : René Raymond Jean PIGEARD

Dernière modification : 30 Janvier 2012

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